
La cuisine yogique repose sur une vérité toute simple : “Nous sommes ce que nous mangeons.” Nous sommes ce que nous nous autorisons à l’intérieur de nous-mêmes, que ce soit de la nourriture, des sons, l’air que nous respirons, les pensées qui nous habitent, la discipline que nous mettons dans nos vies, ou la dévotion que nous faisons croître dans nos cœurs.
Même lorsque les légumes, les herbes et les ingrédients bios les plus frais sont employés pour cuisiner et que la recette est suivie à la perfection, quelquefois, d’une façon ou d’une autre, le plat n’est pas tout à fait réussi. Il est là, sur la table, l’air appétissant, mais personne n’a été inspiré, ni rempli d’énergie, ou réellement satisfait par cette nourriture. Il avait bon gout, il a bien rempli le ventre, mais quelque chose manquait.
Quel était l’ingrédient absent ? Quelles que soient la qualité et la fraîcheur de vos produits, si la conscience du cuisinier n’est pas remplie de prière, d’amour et de joie, cette nourriture ne sera pas une nourriture qui guérit. C’est si important d’être sans colère quand on prépare un repas ! Au lieu de cela, ayez le cœur rempli d’amour pour ceux (y compris vous-même) qui vont le consommer, soyez joyeux durant sa préparation, et ressentez le Divin en train de s’incarner dans cette nourriture.
Cependant, quelquefois, il y a des jours où il est difficile de se détacher de ses émotions. Quand cela arrive et que vous devez préparer de la nourriture, alors dites absolument une prière. Cela peut être quelque chose comme : « OK Dieu ! Cette nourriture doit être préparée. S’il te plait, viens en moi, viens dans cette nourriture et écarte tout mon fatras émotionnel loin d’elle ». Lorsque l’on s’adresse de cette façon directe et familière au Divin, il apprécie énormément cette prière et il intervient de façon merveilleuse ! Voilà pourquoi, c’est une excellente idée de commencer la préparation de chaque plat par une prière. Cela peut être simplement de demander que tous ceux qui vont se régaler avec cette nourriture soient également soignés, grandis et remplis d’énergie et que chaque bouchée les fasse se souvenir du Divin.
Quelques uns de mes souvenirs les plus doux remontent à l’époque ancienne où Bibiji, l’épouse de Yogiji, m’enseignait quotidiennement à préparer la cuisine indienne. Elle m’encourageait à chanter silencieusement « Sat Nam » avec chaque coup de couteau. Dans ma tête cela résonnait comme pour le Sat Kriya. Chanter en psalmodiant pendant la préparation du repas maintient l’esprit à une grande hauteur ! Et, cerise sur le gâteau, la nourriture absorbe toute cette vibration.
D’un autre côté, si vous vous sentez en colère, stressé, ou furieux contre votre épouse ou votre partenaire, fatigué de préparer le dîner chaque soir, etc., et que vous êtes debout, là, en train de cuisiner et de flanquer toute cette émotion dans la nourriture, c’est comme du poison. La nourriture ne sera pas précisément goûteuse. En fait, elle aura probablement mauvais goût, sera brûlée, trop cuite et ça n’ira pas. Ceux qui vont la manger ont toutes les chances d’être de mauvaise humeur et de se sentir malheureux, d’avoir une indigestion ou d’être constipés, et même de tomber malades.
Voilà, pensez-y la prochaine fois que vous cuisinerez. Mettez une musique spirituelle sur votre Ipod. Chanter une chanson gaie, qui suscite l’amour dans votre cœur et la grandeur dans votre âme !
Ce texte est tiré du numéro de septembre 2010 de la revue « Sat Nam Infos » publiée par la Fédération Française de Kundalini Yoga.