« Sitali Pranayama » pour résister à la canicule

20 juin 2022

Dans le Kundalini Yoga, la respiration « Sitali pranayama » est souvent utilisée pour réduire la fièvre et réguler la pression sanguine, ainsi que pour soigner les troubles digestifs. Pour respirer de cette façon, il faut rouler la langue en forme de tuyau, et sortir le bout du tuyau à l’extérieur, à travers les lèvres fermées. Aspirez l’air profondément par ce tuyau, puis expirez par le nez.

Mais certains élèves, malgré tous leurs efforts, n’arrivent pas à pratiquer cette forme de respiration et aimeraient bien savoir pourquoi. Cet article, paru dans le numéro d’octobre 2016 du mensuel « Sciences et Vie », leur apporte une explication scientifique à cette difficulté ainsi que l’espoir d’arriver, avec un peu d’entraînement, à la pratiquer enfin …


Sitali Pranayama« Nous n’avons pas de réponse très précise », répond Didier Lacombe, chef du service de génétique médicale du CHU de Bordeaux. Mais, selon toute vraisemblance, cette capacité à retrousser les bords de sa langue vers le haut, en forme de « U », serait le résultat de facteurs innés, même si ce geste pourrait être appris avec un peu d’entraînement.

« Vu que près de 65% de la population caucasienne sait réaliser ce mouvement, on peut penser qu’il y aurait bien une transmission génétique de cette prédisposition, reprend le spécialiste. Cela pourrait par exemple concerner les gènes qui définissent la longueur et la laxité de la langue. »

Logique : le fait de rouler sa langue dépendrait donc des caractéristiques de celle-ci et de ses muscles… Or, ces caractéristiques dépendent en partie de nos gènes. Mais la génétique n’explique pas tout. En effet, plus un individu s’entraînera à rouler sa langue en « U », plus il aura de chances d’y parvenir après un certain temps, qu’il possède ou non des prédispositions génétiques favorables.

Avec un peu de pratique …

Si, historiquement, les scientifiques ont longtemps pensé que l’explication ne pouvait être que génétique, une étude publiée en 1975 par le généticien australien N. G. Martin, a prouvé le contraire. En demandant de rouler leur langue en « U » à de vrais jumeaux, qui possèdent donc des gènes identiques, il s’est aperçu qu’un seul des deux frères en était capable.

Ce jumeau aurait en fait développé, consciemment ou non, ses capacités naturelles (muscles et caractéristiques de la langue) en s’entraînant. Il aurait donc, contrairement à son jumeau, su profiter des facteurs génétiques favorables qu’ils partageaient.


Categories: Respiration.

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