La méditation de pleine conscience …

31 octobre 2019

Article tiré du numéro de novembre – décembre 2019 de la revue « Esprit Yoga »

Par Jeanne SIAUD-FACCHIN & Alain FACCHIN

Nous ne pouvons rien changer au passé, et nous ne contrôlons pas le futur. Alors, que reste-t-il ? Le présent bien sûr, le seul moment sur lequel nous pouvons agir, le seul moment qui nous appartient ! C’est tout l’objet de la méditation de pleine conscience. Se rencontrer soi-même dans nos exercices méditatifs et cultiver un espace de présence à soi et à ce qui nous entoure. Avec bienveillance, nous pouvons reconnaître notre état émotionnel, ressentir notre corps et observer nos pensées : prendre conscience de nos « 3 C » : Cœur, Corps et Cerveau.

Pour une méditation de pleine conscience, je choisis un endroit calme et je m’assieds confortablement. Tranquillement, les yeux fermés, je prends place dans l’instant présent. Je prends conscience des bruits et des sons qui m’entourent : proches ou lointains, agréables, désagréables ou neutres. Je ne cherche pas à les identifier.
Il y a peut-être de l’agitation dans mes pensées, je ne m’y accroche pas, je les laisse passer comme un nuage dans le ciel. J’accueille avec curiosité les émotions et les sensations corporelles qui se manifestent. Je ressens la stabilité de mon ancrage avec le sol, puis la présence de ma respiration, attentif aux sensations corporelles qu’elle me procure. La vie se manifeste en moi, chacun de mes organes vit, chacune de mes cellules respire encore et encore.

yoga - sunset meditationJe laisse toutes mes tensions se relâcher : physiques, mentales ou émotionnelles. Je les repère, j’accepte leur présence et doucement j’observe qu’elles se transforment, s’apaisent et parfois disparaissent. J’apprends ainsi à expérimenter l’impermanence des choses. Rien ne dure jamais vraiment. Je reste pleinement conscient de toutes les sensations qui se manifestent à chaque instant. Mon souffle m’accompagne, et je peux ressentir de la sécurité, du réconfort, je m’ouvre à ces douces sensations et je laisse naître en moi un sentiment de bien-être.

Quel que soit mon passé, quel que soit l’avenir, je suis installé dans l’instant présent, celui où je peux éprouver la sensation d’être, de vivre, d’exister, en m’acceptant tel que je suis aujourd’hui, sans me juger et sans juger mon histoire. J’accueille ce qui se présente à moi avec un regard neuf, en m’autorisant à ressentir et à vivre pleinement ce qui est. Respirer en pleine conscience, inspiration après expiration, c’est s’ancrer dans la justesse de l’instant présent. Comme un oiseau dans le ciel qui déploie et replie ses ailes pour stabiliser son vol, quelle que soit l’agitation du vent, il maintient son cap. J’inspire et j’expire, lentement, durablement. Je stabilise ma présence méditative,

moment après moment,

ici et maintenant …

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Il lui manquait l’outil pour sourire …

10 octobre 2019

Yogi Bhajan raconte cette petite histoire :

Je voyageais de Los Angeles à Sacramento, en première classe ; à côté de moi, un homme était assis. J’ai dit: « Où allez-vous ? »
Il a dit : « Je vais à Sacramento. »

« Pourquoi? »
« Il y a une maison de retraite. »

J’ai dit : « Qui êtes-vous ? »
« Je suis ceci, je suis cela … »

J’ai dit : « Où habitez-vous ? »
« Je vis dans le Sud. »

« Que faisiez-vous dans la vie ? »
« Je faisais ceci et cela. »
II a ajouté : « Ma femme est morte, mes enfants sont partis, je suis seul. »

J’ai dit : « Que voulez-vous dire par seul ? »
II a dit : « J’ai une maison avec vingt-deux chambres à coucher. C’est un palais. Je l’ai construit. Ma femme et moi avions ces rêves et … »

J’ai dit : « Le jardin fait combien d’hectares ? »
« Seize hectares. »

J’ai dit : « Oh oui ? Combien de serviteurs avez-vous ? »
« Seize. »

« Combien avez-vous de voitures ? »
« Vingt. »

« Heu … Qu’est-ce que vous n’avez pas ? »
II a dit : « J’ai tout. »

« Pourquoi êtes-vous seul ? »
II a dit : « Oh, je suis très seul. Ma femme est partie. Je ne peux plus vivre dans cette maison. »

Et j’ai dit : « Vous prenez votre retraite à Sacramento ? »
II a répondu : « Oui. »

J’ai dit : « Prenez un billet de retour, retournez à la maison et tous les samedis, invitez un village de votre région chez vous. »

II continue encore à le faire. Il est l’homme le plus heureux. Il ouvre sa maison et ses terres, distribue de la nourriture et tout le nécessaire. Il envoie l’invitation au village : « Vous serez mes invités ce samedi. Venez et profitez. » Ils s’assoient sur les pelouses et mangent, les enfants jouent. Il leur donne quelques cadeaux et ainsi passe la journée. Et ça lui prend toute la semaine pour préparer le samedi suivant. Il a un but. Il a une tonne d’argent. Il n’a besoin de rien, mais il lui manquait l’outil pour sourire.

Categories: Pratiques.

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